Transformation et reconstruction
de deux granges agricoles
Le Cergneux, VS, CH
2021-22
⭢ Architectes
lablab
⭢ DT
mm&jc architectes
⭢ Images et photos
lablab
⭢ Statut
réalisé
Les maîtres d’ouvrage souhaitent transformer une grange implantée dans une forte topographie en lisière de forêt afin d’y héberger leur famille, et de créer un appartement supplémentaire à louer dans son annexe située en aval, un poulailler en état de délabrement
avancé.
Bordant une zone de forts dangers nivologiques et constituées de charpentes bricolées, ces granges doivent être en grande partie démontées afin de répondre aux exigences imposées par le service des dangers naturels du Canton.
Le projet propose de suivre rigoureusement l’implantation cadastrale des bâtiments existants, en conservant les murs de soutènement de pierres naturelles. Ces socles disposés en cascade sont remis en état puis prolongés en béton armé afin de résister aux charges demandées et assurer l’assise dans le terrain des bâtiments, soulignant par leur matérialité brute la contemporanéité de l’intervention.
Les lambris et les planchers en bois originels étant majoritairement de bonne qualité, ils ont été soigneusement triés et numérotés afin de pouvoir habiller les nouvelles façades.
Grâce à la forte topographie du site, la toiture de ce monolite minéral permet de proposer une grande terrasse, entourée de bacs pouvant accueillir une importante végétation, offerte à la maison principale.
Celle-ci se compose d’un socle minéral hébergeant les espaces de réception, la cuisine et les locaux techniques, dans lesquels les murs en maçonnerie visibles à l’intérieur ont été traités en pietra rasa afin de souligner leur époque.
Une boîte en ossature bois, reprenant la géométrie et les lambris de la grange originelle, y est superposée.
Elle accueille les programmes demandant de la tranquilité et propose aux maîtres d’ouvrage, par sa distribution, différents espaces d’isolement souhaités par les maîtres d’ouvrage.
Comme les bâtiments existants ne pouvaient pas être entièrement conservés, en raison de l’état de délabrement des structures en bois et des contraintes nivologiques, les préoccupations environnementales se sont cristallisées autour de la récupération d’un maximum d’éléments constructifs.
Les socles en moellons ont été soigneusement conservés, nettoyés, rejointoyés à la chaux-ciment façon pietra rasa pour garantir la respirabilité des murs, consolidés puis protégés afin de réceptionner les nouveaux murs en béton et les ossatures en bois.
Les travaux de terrassements sont en effet délicats et très énergivores et il était important de limiter l’empreinte écologique au maximum.
Avec les mêmes préoccupations écologiques et de conservation du patrimoine, les planchers et les lambris en bois ont été démontés et les éléments de bonne qualité ont été numérotés puis conservés.
Ils ont ensuite été taillés de la bonne longueur et rainé-crêtés pour être reposés sur les futures façades.
Les anciennes portes de la grange principale ont également été réutilisées pour réaliser les nouvelles portes d’entrée.
Des tuiles en béton récentes recouvraient la toiture de la grange principale. Grâce à leur bon état, elles ont pu être récupérées pour constituer la couverture du projet.
Le choix de combiner une installation solaire thermique, grâce au système Sebasol assemblé par les maîtres d’ouvrage, avec une chaudière à pellets pour chauffer les 2 corps de bâtiments s’est fait après analyse des conditions climatiques locales particulières.
Un poêle à bois d’appoint complète le système afin d’avoir la production de chaleur la plus résiliente possible.
Malgré les contraintes nivologiques imposées sur les parois latérales, les socles en béton ont été réduits le plus possible afin de construire la partie supérieure en ossature bois et réduire ainsi l’impact écologique de la construction.